Depuis
août 2005, Grégory Verzeaux, l'ancien
permanent fédéral, continue ses études
au Québec. Il y poursuit sa maîtrise
en management du sport, gestion de projet et d'équipe...
Écoutons-le répondre aux questions d'Infodisque-net
au sujet de l'Ultimate au Québec :
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Greg
et l'équipe "Polatouche"
vainqueur du tournoi en salle des "Trois rivières"
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Pratiques-tu toujours l'Ultimate ?
Heu... oui ! Ce n'était pas prévu, mais
l'ambiance ici est tellement extraordinaire que ça
m'a redonné le goût de jouer... en loisir
pour commencer.
À Sherbrooke, l'Ultimate est vraiment agréable
à jouer. Et finalement de fils en aiguilles,
je me retrouve à faire en ce moment les "try-out"
de Méphisto de Montréal pour les nationaux
canadiens en Open (c'est le club de Luc Drouin ;)
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As-tu pu trouver facilement un club d'Ultimate ?
Au Québec et au Canada en particulier, la culture
sportive universitaire est très développée,
alors que le sport civil l'est moins. On fait donc
du sport surtout à l'université, et
tout le monde pratique de tout, et notamment de l'Ultimate.
Donc à Sherbrooke, j'ai participé, au
niveau universitaire, au championnat régional
à Toronto et aux nationaux à Montréal.
Par
ailleurs, les installations sont vraiment incroyables
!
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Comment se passent les compétitions d'Ultimate
au Québec ?
Comme en France. Des clubs organisent des tournois
(quasiment tout le temps sur des terrains universitaires).
Mais ça coûte cher ! Dès que tu
organises une compétition, tu loues les terrains...
Il n'y a pas de championnat donc tu paies dès
que tu veux jouer. Cependant les tournois coûtent
en moyenne moins cher qu'en France parce que les clubs
qui organisent sont efficaces (ils ont tous des sponsors...)
et s'arrangent pour le logement (des équipes
entières vont dormir chez l'habitant...).
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Indoor ? Outdoor ? Beach ?
En salle, l'hiver, quand il y a un mètre de
neige... !! (Quoiqu'on n'a pas eu tant de neige que
ça, cette année !)
La saison "extérieur", quant à
elle, commence en avril.. jusqu'en octobre/novembre.
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Y a-t-il beaucoup de licenciés ?
Difficile à comptabiliser car il n'y a pas
de fédération et les "clubs" s'organisent
en ligues. "Tu t'inscris à telle ou telle
ligue pour telle période." L'estimation
est de 300 joueurs à Sherbrooke sur l'année
(mais ça va du joueur qui fait juste une session
de 4 mois pour le "fun" au joueur qui fait toutes
les ligues).
Je crois qu'à Montréal il y a près
de 2000 joueurs et à Québec ça
doit être quelque chose comme entre 500 et 1000
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Et de clubs ?
C'est beaucoup centré sur les universités
encore une fois. Les clubs n'ont pas la même
fonction qu'en France. Ça ressemble plus à
des mini fédérations organisant des
équipes qui se forment à plus ou moins
long terme.
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Et leur fédération, comment fonctionne-t-elle
?
Il n'y en a pas encore mais les "meneurs" commencent
à y réfléchir... et apparemment
ça à l'air d'avancer. Ils en ressentent
le besoin pour mieux gérer l'Ultimate et mieux
s'organiser, notamment pour les sélections
provinciales et mettre en commun les expériences.
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Comment se structure l'Ultimate dans le monde scolaire
chez eux ?
Ici à Sherbrooke, l'AUS (Association d'Ultimate
de Sherbrooke) gère plutôt bien ça.
Les meilleurs joueurs et ceux qui ont envie de s'investir
ont créé une ligue junior. Ils vont
dans les écoles pour initier et faire pratiquer
les jeunes.
À Québec, Chap (c'est son surnom) a
fondé une association (je crois qu'il en vit
même !) développant l'Ultimate et en
particulier les jeunes scolaires (fiches pédagogiques,
DVD, matériel...)
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L'équipe
universitaire de Sherbrooke, avec pour l'occasion
le renfort de Stephen de Friselis (casquette blanche)
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Qu'aurions-nous à retenir de leur expérience
pour le développement du frisbee en France
?
Je sais pas, c'est vraiment différent. Le sport
ne fonctionne pas du tout de la même manière
!
Ici en moyenne on paie plus cher pour jouer, mais
ça dérange beaucoup moins les gens.
C'est là qu'on se rend compte qu'en France
ça nous coûte rien !!
Le sport est à la fois mieux organisé
mais moins structuré. Mais l'ambiance est différente,
ça joue plus "physique" et au niveau organisation
tout le monde est plus "impliqué". Un exemple,
on a organisé un tournoi de nuit et on n'a
même pas eu besoin de chercher des bénévoles,
plusieurs personnes se sont proposées, on en
avait même trop.
L'enthousiasme est aussi très présent,
les gens amènent plein d'idées, ils
ne restent pas figés dans une structure et
on leur laisse beaucoup d'initiatives...
Pour finir, mais c'est peut-être plus spécifique
à Sherbrooke qu'ailleurs, la fête fait
partie intégrante de l'Ultimate ici. L'humeur
peut être compétitive mais surtout dans
une bonne ambiance.
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Association d'Ultimate de Sherbrooke :
Le club de Méphisto :
Le site de "Chap" :
Le blog de Greg (surnommé Thierry
au Québec) :
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